La vérité des formes déformées, l’endroit où la matière révèle sa fragilité, où la ligne tremble et où le corps s’exprime sans se cacher.
La déformation est une manière de dire le vivant : imparfait, changeant, toujours en tension entre effondrement et élévation.
Entre la rigueur du trait et la fluidité de la chair, mon travail explore le lien entre architecture et vivant.
Chaque ligne cherche à contenir ce qui échappe, chaque forme organique à révéler la structure cachée du monde.
C’est dans cet espace fragile entre le construit et le né, le corps et la matière que je tente de faire apparaître l’origine.
Mon travail naît de la tension entre deux langages : celui du dessin architectural, précis, mesuré, presque mathématique et celui des formes organiques, libres, mouvantes, profondément liées au corps et au vivant.
L’un cherche l’ordre, l’autre s’abandonne au chaos. Entre les deux, je trace un espace d’équilibre fragile, une zone de passage où la matière se construit et se défait à la fois.
L’architecture m’a appris la structure, la gravité, la façon dont la lumière découpe les volumes. Le dessin, lui, m’a permis de comprendre le souffle, le mouvement, le désir.
Ce point de rencontre est là où le bâti devient peau, où la ligne devient respiration, où la forme s’incarne.
En mêlant encres, traits et volumes, j’explore la mémoire du corps dans l’espace, ce qui reste, ce qui se dilate, ce qui se replie. C’est une quête sur l’origine, sur la création, sur la manière dont toute forme humaine ou architecturale est habitée par le vivant.
